Le Tg Chappe à
GALLARGUES le MONTUEUX
La tour royale de Gallargues le Montueux, vestige du château féodal du XIIIe siècle, classée depuis 1840 à l'inventaire des Monuments Historiques, abrita de 1832 à 1852 l'un des 534 systèmes de transmission aérienne Chappe.
Ces lignes de transmission de signaux, déployées en France à partir de 1793, conçues, construites et exploitées pour l'essentiel par les cinq frères Chappe, formèrent le premier réseau de télécommunications du monde.
Le relais de Gallargues se situait sur la ligne du Midi, entre Avignon et Bordeaux, en communication à 9,5 km à l'ouest avec celui de Lunel-Viel (Tour de Farges), et à 10 km à l'est avec celui de Bernis.
Il permettait au pouvoir central d'échanger très rapidement avec les autorités locales (moins de 2 heures pour la transmission d'une dépêche de 40 mots entre Montpellier et Paris, par temps favorable). Ce réseau, à la seule disposition de l'Etat, n'a jamais transmis de dépêches privées.
Les messages étaient codés et acheminés sous forme de signaux, composés au sommet d'un mât autour duquel pivotaient un régulateur et à ses deux extrémités des indicateurs, peints en noir pour se détacher dans le ciel.
Des cordages ou filins tendus sur des poulies permettaient de mouvoir l’ensemble
à partir de la salle d'exploitation, grâce à un manipulateur approprié,
autorisant la construction de 92 figures géométriques (combinaisons) ayant
chacune une signification précise.
La lecture à distance de ces signe état faite avec à une longue-vue
assurant un grossissement convenable, puis traduite en bout de ligne avec un «
vocabulaire » (dictionnaire) de 92 pages de 92
lignes chacune.
Deux stationnaires par poste se répartissaient la permanence, de l'aube
au crépuscule. Les télégraphistes gallarguois appartenaient à de familles
locales : Jacques Michaud, puis successivement Jacques, Jean Jacques et Hippolyte
Angevin.
Après la restauration de la tour elle-même, réalisée par la municipalité
de 1987 à 1992 sous le contrôle des Monuments Historiques, l'Association du
Patrimoine Gallarguois a coordonné, avec le soutien de la municipalité, de l’association
HISTELPOST (Recherches Historiques sur la Poste et les télécommunications en Languedoc)
et de la FNARH (Fédération Nationale des Associations de personnel de La Poste
et d’Orange pour la Recherche Historique) la réalisation d'un mécanisme totalement
conforme au modèle originel, complet et fonctionnel, inauguré le 6 novembre
2010.
Les plans ont été numérisés en 3D par l'IUT de Nîmes à partir des documents originaux de Michel Ollivier (FNARH), sous la coordination de la plateforme technologique du Gard (Lycée Dhuoda).
Les éléments de menuiserie (mât, régulateur, indicateurs) ont été réalisés par l'ébénisterie Arole de Vergèze.
Le mécanisme (arbres, poulies, manipulateur, fourchettes, tringlerie et accastillage) a été usiné et assemblé par le département Génie Mécanique de l'IUT de Nîmes.
Visites (diaporama commenté, exposition, maquettes, démonstration de manipulation)
jours et heures d'ouverture : se renseigner au 06 76 17 44 92
ou sur le site internet : www.patrimone-gallargues.fr
possibilité de visites de groupes (8 personne minimum) sur rendez-vous.
Dans le petit bâtiment vestige de l’ancien « château du roi », à gauche de la tour, on peut découvrir une exposition complémentaire à la visite du télégraphe.
Le rez-de-chaussée est consacré à la poste avec une belle collection de boîtes à lettres, casquettes et sacoches.
Sur le comptoir du bureau, tampons, bordereaux et formulaires, les premiers livrets de caisse d’épargne... et des exemplaires du fameux calendrier que le facteur venait proposer à la nouvelle année.
Dans l’escalier, avant d’accéder à l’étage, plusieurs postes d’appel téléphoniques publics avec diverses plaques émaillées.
À l’étage une remarquable collection d’appareils téléphoniques depuis le début du XXe siècle jusqu’à nos jours : appareils à impulsion électrique par manivelle, standards à fiches, télex, postes militaires ou postes d’intervention portatifs, minitels et enfin portables...
Cette réhabilitation est complétée, à 17 m au sommet de la tour et à 80 m d’altitude, accessible pour les plus intrépides hors fonctionnement du télégraphe, par une table d’orientation ceinturant la terrasse et décrivant le panorama exceptionnel du Canigou à l’ouest au Ventoux à l’est, de l’Aigoual et le Mont Lozère au Nord à ligne de côte de la Méditerranée au sud.